Les Isvestia du 26 février ont annoncé la mort imprévue de V. Polonsky, le biographe de Bakounine, militant communiste intègre, écrivain et critique de talent.
Tous ceux qui ont connu et pu apprécier cet excellent camarade auront été douloureusement frappés de sa disparition prématurée. Comme tous les communistes doués de quelque intelligence et de caractère, épris de culture et ayant un sens moral, V. Polonsky était dans l’opposition, par conséquent tenu à l’écart et en butte aux vexations du pouvoir. Il eut la chance d’échapper aux formes les plus cruelles de la répression sans désavouer Trotsky qu’il respectait, sans signer de reniement. Mais la vie lui était faite de plus en plus dure. Il avait écrit sur Magnitogorsk, dont sa naïveté s’émerveillait sans toutefois lui masquer les souffrances des travailleurs exploités, et il partit de nouveau pour constater de visu les progrès accomplis... En route, le typhus exanthématique...
Sa mort a le caractère d’un symbole. Socialisme et typhus sont incompatibles : la Russie soviétique où sévissent les épidémies asiatiques est encore le pays dont Lénine déplorait la sauvagerie, avec tous ses Magnitogorsk et ses Dnieprostroï.
Les amis de V. Polonsky garderont toujours son souvenir dans leur mémoire.
Œuvres de V. Polonsky :
— Michel Alexandrovitch Bakounine : t. 1, Bakounine romantique ; t. 2, Bakounine anarchiste ;
— Matériaux pour la biographie de Bakounine, 2 vols ;
— Courte histoire de la vie de Bakounine (1924) ;
— Controverse sur Bakounine et Dostoievsky (1925. En collaboration avec L. Grossmann) ;
— Marx et Bakounine (en préparation, non édité) ;
— La Russie qui se meurt (1924) ;
— L’affiche révolutionnaire russe (1925) ;
— Marxisme et critique (1927) ;
Et quantité d’articles, d’études, d’essais dans Petchat Révolioutsia (La Presse et la Révolution), Krasnaïa Nov (Rouges terres vierges), Novy Mir (Le monde nouveau), dont il a été un des directeurs.