Les symboles suivants interviennent dans le texte :
K : Capital constant
S : Salaires (total des salaires et de la plus-value consacrée à des usages improductifs)
P : Profits (total de la plus-value, déduction faite des usages improductifs)
I : Investissement (production de moyens de production par le Département I)
C : Consommation (production de biens de consommation par le Département II)
G : Gouvernement (dépenses anti-cycliques de l’État)
Il en résulte la définition des rapports ci-dessous :
Coefficient de capital : K / ( S+P )
- Rapport de la valeur du capital constant à celle de la production d’une période. Ce rapport diffère de la composition organique du capital (rapport c/v) en ce que, d’une part, il considère le stock total de capital (K) plutôt que sa fraction reproduite au cours de la période considérée (c) et que d’autre part il considère la valeur totale de la production (S + P = v + pl) et non le seul capital variable (v). Il présente ainsi l’avantage d’être indépendant du taux de plus-value, et de concourir à la détermination du taux de profit proprement dit (cf. ci-dessous) plutôt que d’une marge bénéficiaire.
Taux de plus-value : P / ( S+P )
- Rapport du profit à la production courante. Ce taux n’est, en principe, qu’une transformation mathématique du taux d’exploitation (pl/v). Ici, toutefois, il en diffère également du fait que nous avons défini comme « profit » uniquement la partie de la plus-value susceptible d’être accumulée, et comme « salaire » toute la valeur restante (y compris toutes les dépenses improductives).
Taux de profit : P / K
- Rapport du profit à la valeur du capital constant. Ce rapport mesure le degré possible de la valorisation du stock de capital constant. Par contre, le rapport « orthodoxe » (plc+v) ne mesure en fait qu’une marge bénéficiaire (rapport de la plus-value à la valeur de la production brute) sauf dans le cas particulier où la période de rotation du capital constant coïncide avec la période de production (hypothèse implicite du Livre I du Capital). En outre, ce rapport ne peut concerner qu’un capital individuel, dans la mesure où il fait entrer en ligne de compte, à côté du capital constant (seul susceptible de valorisation) le capital variable, c’est-à-dire les salaires avancés jusqu’à la réalisation de la marchandise produite. Au niveau de l’ensemble du capital social, où nous nous situons, les salaires avancés se matérialisent sous la forme de stocks de produits de consommation nécessaires aux travailleurs, qui entrent dans le capital constant au même titre que les machines ou les bâtiments. Le seul rapport qui nous intéresse est dès lors celui de la plus-value à l’ensemble du capital constant. On observera toutefois qu’il ne s’agit ici que de la fraction de la plus-value susceptible d’être accumulée, que nous avons appelée « profit ».