Dans le cadre du Collège International de Philosophie, et son programme « Sciences et dialectiques » Second semestre 2011-2012, première session du séminaire d’Emmanuel Barot « La stratégie dialectique contre l’histoire II », organisé avec le soutien du département de philosophie de l’Université Toulouse II-Le Mirail, et en collaboration avec Mohamed Fayçal Touati.
Hegel 1805 : la nécessité de la Terreur et sa possible dérive
Mohamed Fayçal Touati (Université du Mirail, Toulouse)
S’agissant du rapport de Hegel à la Révolution française, et plus généralement de la pensée politique de Hegel, l’affaire semble entendue chez les révolutionnaires comme chez les antirévolutionnaires : l’enthousiasme de jeunesse s’est heurté au spectacle effroyable de la Terreur et Hegel s’est progressivement accommodé à la situation politique de son temps jusqu’à produire un véritable manifeste de la Restauration, les Principes de la philosophie du droit. Dira-t-on qu’il continue pourtant de louer la Révolution française comme « un superbe lever de soleil » ? Habermas a produit la parade : Hegel loue la Révolution pour la conjurer en la transformant en simple objet de pensée et en vague idéal. Voilà près de deux siècles que Hegel se partage ainsi entre deux images : celle du fonctionnaire de l’Etat autoritaire prussien et celle du philosophe progressiste refusant toute perspective révolutionnaire. La Philosophie de l’esprit de 1805 : ce texte aurait suffit à briser ces constructions bien établies ; il n’en a rien été. Non pas que le texte ait été ignoré, non pas qu’il n’ait pas été publié et étudié : il a tout simplement été étouffé, lissé, les éléments remettant en cause la vulgate hégélianisante ayant tout simplement été mis de côté ou n’ayant pas été situés dans leurs implications. Ce n’est pas un simple problème doxographique : c’est un problème politique et c’est sur ce problème que portera mon intervention.
Bâtiment de l’Arche, salle AR 305
Université Toulouse II -Le Mirail
5 allées Antonio Machado
métro ligne A, dir. Basso-Cambo, station « Mirail-université »