La prochaine session du séminaire Marx au XXIe siècle - l’esprit & la lettre, organisé dans le cadre du CHSPM (Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne / Université Paris 1-Sorbonne), avec le soutien du CERPHI (ENS Lettres et Sciences Humaines) et de la revue ContreTemps (Textuel), se tiendra ce samedi 17 novembre 2012 avec pour intervenant Mohamed Fayçal Touati.
La conférence se fera sur le thème :
SAMEDI 17 NOVEMBRE 2012 / 14h - 16h
Sorbonne, amphithéâtre G. Lefebvre
(Galerie J.-B. Dumas, esc. R, 2e étage)
L’entrée se fait par le 14, rue Cujas. Métro : Cluny-Sorbonne - RER : Luxembourg.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Résumé :
Loin que la Terreur ait poussé Hegel à abandonner ses idéaux révolutionnaires de jeunesse, je montrerai que ceux-ci ne sont pas séparables chez lui d’une analyse nuancée, circonstanciée et stratégique, de la pratique effective de la Révolution française et des différentes phases de son développement. Dans cette analyse, il apparaît que le problème de Hegel n’est pas la Terreur, mais la possibilité de sa dérive. Autrement dit, et contre ce que près de deux siècles de lectures de cette question ont produit d’images déformantes, de recouvrements divers ou de ratages, Hegel est le premier théoricien de la dégénérescence qu’il a inscrite, dès ses premières analyses, au cœur de sa pensée comme l’autre face du problème qu’il affronte : la contrerévolution. C’est dire que c’est bien toute la pensée de Hegel qui se trouve redéfinie et, particulièrement, le statut et la fonction des Principes de la philosophie du droit : loin d’être un quelconque manifeste de la Restauration, il s’agit bien plutôt d’une intervention théorique qui entend à la fois préserver les acquis de la Révolution française et ceux des réformes de Frédéric II et lutter contre les contrerévolutions. Mais c’est aussi la redéfinition du passage à Marx et au marxisme qui est en jeu. De Hegel à Marx, de la Terreur à la dictature du prolétariat, de Robespierre à Lénine et aux communistes de gauche : redéfinir la lecture de Hegel, c’est bien dégager des outils qui s’inscrivent au cœur du combat révolutionnaire en affrontant le spectre qui le hante, la dégénérescence.