Fils d’un contremaître, Richard Calwer étudie la théologie et la médecine, puis entre dans la rédaction du Braunschweiger Volksfreund et de divers autres journaux berlinois. En 1898, il est élu au Reichstag comme député de Holzminden.
Développant des idées réformistes, mais en dehors de directives de Bernstein, il entre en conflit avec le Parteivorstand (Comité directeur du Parti) qui l’exclut en 1909. Restant en contact avec le monde ouvrier, subissant l’influence de Legien, il soutient que la socialisation de la propriété privée n’est pas une panacée universelle et voit dans le socialisme une affaire de productivité et de répartition. A l’époque du Bloc, et à rebours du développement historique, il soutint que la ligne de partage ne se situait plus entre les classes possédantes et le prolétariat, mais entre la propriété foncière et la propriété mobilière, et que la classe ouvrière devait profiter de cet antagonisme pour sortir de ce qu’il jugeait être son isolement. Il continua d’écrire dans le Correspondenzblatt de la Commission générale des syndicats et enseigna à l’école syndicale de Berlin comme le mentionne Rosa Luxemburg dans sa lettre du 23/05/1911 à Dittman.
Avant et pendant la guerre de 1914, il adopte une attitude colonialiste et nationaliste, qu’il crut dans l’intérêt des travailleurs - comme il se doit - affirmant sans ambage : « en tant que socialiste, je peux saluer l’expansion du capitalisme allemand » (cité in Badia, p. 39). On lui prête aussi la formule suivante : « Il s’agit de dominer ou de servir ; il faut être le marteau ou l’enclume ! Malheur au peuple qui succombe, malheur à sa classe ouvrière ! »
Œuvres :
— CALWER Richard, Kartelle und Trusts, Berlin, 1906 ;
— CALWER Richard, Der Hochverratsprozess Liebknechts, in Sozialistische Monatshefte, 1907, vol. XI, n°2, p. 956 - relation du point de vue national du procès de Karl Liebknecht où il fut condamné à 18 mois de prison suite à la publication d’une brochure antimilitariste ;
Source :
— BADIA Gilbert, Histoire de l’Allemagne contemporaine, 1917-1933, Editions Sociales, Paris, 1964 ;
— DROZ Jacques, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier - Allemagne, Les Editions Ouvrières, Paris, 1990 ;