Né à Chicago dans l’Illinois dans une famille nombreuse de souche Irlandaise. Il étudia à la Mount Carmel High School puis à l’UNiversité de Chicago. Écrivain dès l’âge de 21 ans, il écrit romans et nouvelle, travaille comme journaliste, et se distingue par ses portraits réalistes de la classe ouvrière irlandaise du « South Side » de Chicago qu’il pioche dans sa propre expérience. Il montre comment les destinées des individus sont largement déterminées par leur environnement et le lieu d’existence.
Son œuvre la plus fameuse est la trilogie de Studs Lonigan : Le Jeune Lonigan (Young Lonigan, a Boyhood in Chicago Streets, 1932), La Jeunesse de Studs Lonigan (The Young Manhood of Studs Lonigan, 1934) et Le Jugement dernier (Judgment Day, 1935) : « Farrell y décrit impitoyablement la déchéance et la décomposition morale d’un jeune garçon américain d’origine irlandaise, victime de son milieu et de son époque ; le milieu, cette petite bourgeoisie à peine sortie de la misère, uniquement orientée vers les valeurs matérielles, raciste (en raison surtout de l’incertitude de son statut dans la société américaine) et, sur le plan culturel et spirituel, d’une affligeante pauvreté qu’entretient un clergé rétrograde. L’adolescent ne peut trouver ses modèles que dans la rue, chez les « durs » qui boivent sec, courent les filles et fréquentent les salles de billard. L’époque est celle de la Prohibition : le modèle devient le gangster, et l’existence une suite de bagarres, de « cuites » et de pâles aventures féminines. Survient la crise de 1929, le chômage, la ruine de la famille : Studs, déjà délabré, sombre complètement ; il meurt d’une pneumonie contractée un jour qu’il gisait ivre mort sous la neige. Le radicalisme politique de Farrell transparaît sous cette lamentable histoire ; cette chronique est en effet celle de sa haine contre les forces de l’obscurantisme (l’Église en particulier) et de sa révolte contre une société qui n’a rien à proposer à ses enfants. » (Jean-Paul ROSPARS, Universalis).
Également militant trotskiste, Farrell rejoint le Socialist Workers Party (SWP). Mais en accord avec les critiques faites par Albert Goldman et Felix Morrow du SWP et de la direction de la quatrième Internationale, il quitte cette organisation avec Goldman en 1946. Tous deux intègrent le Workers Party où ils collaborent étroitement. De nouveau en désaccord avec cette organisation, Farrell pense en 1948 qu’il faut soutenir le plan Marshall et la candidature de Norman Thomas à l’élection présidentielle. Persuadés que seul le capitalisme pourra faire table rase du stalinisme ils rejoigent finalement le Parti Socialiste. A la fin des années 1960, bien que déçu par ce milieu politique, il est impressionné par l’implication du SWP dans le mouvement des droits civils et contre la guerre du Vietnam. Il reprend alors contact avec ses anciens camarades sans toutefois rejoindre formellement le mouvement trotskiste.
En 1946, Farrell avait hébergé l’écrivain français et communiste de gauche Jean Malaquais, comme en témoigne la correspondance de ce dernier.
Œuvres :
— FARRELL James Thomas, Young Lonigan : A Boyhood in Chicago Streets, 1932, roman, Lonigan trilogie ;
— FARRELL James Thomas, Gas-House McGinty, 1933 ; roman ;
— FARRELL James Thomas, The Young Manhood of Studs Lonigan, 1934, roman, Lonigan trilogie ;
— FARRELL James Thomas, Guillotine Party, and Other Stories, 1935, nouvelles ;
— FARRELL James Thomas, Judgment Day, 1935, roman, Lonigan trilogie ;
— FARRELL James Thomas, A World I Never Made, 1936, roman ;
— FARRELL James Thomas, A Note on Literary Criticism, 1936, critique ;
— FARRELL James Thomas, Can All This Grandeur Perish ? and Other Stories, 1937, nouvelles ;
— FARRELL James Thomas, No Star Is Lost, 1938, roman ;
— FARRELL James Thomas, Tommy Gallagher’s Crusade, 1939, roman ;
— FARRELL James Thomas, Father and Son, 1940, roman ;
— FARRELL James Thomas, My Days of Anger, 1943, roman ;
— FARRELL James Thomas, The Face of Time, 1953, roman
— FARRELL James Thomas, Reflections at Fifty, 1954, essais ;
— FARRELL James Thomas, The Silence of History, 1963, roman ;
— FARRELL James Thomas, Lonely for the Future, 1966, roman ;
— FARRELL James Thomas, New Year’s Eve, 1929, 1967, roman ;
— FARRELL James Thomas, A Brand New Life, 1968, roman ;
— FARRELL James Thomas, Judith, 1969, roman ;
— FARRELL James Thomas, The Dunne Family, 1976, roman ;
— FARRELL James Thomas, Olive and Mary Anne, 1977, nouvelles ;
Œuvres en français :
— FARREL James Thomas, Le Jugement dernier, Gallimard, 2001 ;
— FARREL James Thomas, Mac Ginty, Du Murmure, 2004 ;
Bibliographie indicative :
— LANDERS Robert K., An Honest Writer : The Life and Times of James T. Farrell, Encounter Books, 2004 ;